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Selon une enquête de BVA, 86 % des Français expriment un intérêt pour l'affichage environnemental sur les produits qu'ils achètent. Cet intérêt est pris en considération par divers acteurs de la grande consommation, tant du secteur privé qu'institutionnel, comme en témoignent les efforts autour de l'Eco-score.

L'Eco-score, prévu pour être mis en place en Mars 2024, constitue un indicateur destiné à guider les consommateurs dans le choix de leurs produits, qu'il s'agisse d'alimentation ou de textiles. Il fournira un nouveau niveau d'informations sous la forme d'une note attribuée en fonction de l'impact environnemental, similaire au Nutri-score avec une lettre et une couleur.

Cette initiative vise à classer les produits en fonction de leur impact sur l'environnement, permettant aux consommateurs de comparer facilement les répercussions écologiques des différents articles. En pleine accélération des discussions en France, voici un résumé des informations clés à connaître sur l'Eco-score et sa méthode de calcul.

La méthode de calcul annoncée au début de l'Eco-score 

Lancée en 2021, cette initiative a été initiée par une dizaine d'acteurs privés tels que ScanUp, Yuka, Marmiton, La Fourche et Seazon. À ses débuts, l'Eco-score repose sur quatre piliers principaux :

  • L'analyse du cycle de vie du produit (ACV).
  • Les mentions valorisantes ou les labels environnementaux.
  • L'origine (pays) des ingrédients.
  • La composition des emballages.

Ces données, élaborées en collaboration avec des scientifiques, des experts et des marques agroalimentaires, sont à la fois publiques et privées. Cependant, le score suscite des opinions divergentes.

En 2023, la Fédération européenne de l'agriculture biologique a engagé des poursuites judiciaires contre certains organismes fournissant des données, qui s'appuient sur Agribalyse, l'une des bases de données environnementales de référence, et qui ont élaboré la méthodologie. Cette fédération estime que l'Eco-score risque de perturber les consommateurs et de porter atteinte à d'autres labels déjà en place, comme celui du bio.

Les évolutions prévues de la méthode de calcul de l'Eco-score

Quelle que soit l'issue de l'action en justice, le gouvernement français a choisi d'accélérer le processus. À la fin du mois de mars 2023, des précisions ont été apportées à la méthode de calcul du score d'impact environnemental des produits alimentaires et textiles.

Désormais, 16 critères d'évaluation sont pris en compte, incluant des aspects tels que le changement climatique, l'épuisement des ressources, la consommation d'eau, l'eutrophisation (pollution de certains écosystèmes aquatiques), ainsi que des critères favorisant la préservation de la biodiversité, comme les infrastructures agroécologiques, la diversité des cultures et les conditions d'élevage des animaux.

En parallèle, une concertation et la mise en place d'un simulateur de calcul, appelé Écobalyse, sont prévues pour faciliter l'application de l'Eco-score. Ce simulateur se base sur les expérimentations menées depuis 2021, analysant des éléments tels que la quantité d'ingrédients, leur provenance, leur nature (biologique ou non), etc. Il prend également en compte la transformation des produits, leurs emballages, ainsi que les différentes étapes de distribution et de consommation.

La méthode de calcul de l'Eco-score est en constante évolution, similaire à l'adaptation qu'a connue le Nutri-score, visant à fournir un résultat cohérent et fiable pour chaque produit. La forme finale de l'affichage de l'Eco-score, qu'il s'agisse d'une note sur 100, de lettres de A (faible impact) à E (fort impact), de couleurs, ou d'une combinaison de ces modes, reste indéterminée. Les consommateurs, déjà familiers avec le code couleur du Nutri-score, pourraient préférer une présentation qui leur soit familière.

L’avenir de l'Eco-score et l’impact d’autres scores en test

Un choix crucial se profile entre l'Eco-score et le Planet-score, ce dernier élaboré par l'ITAB (Institut technique de l'agriculture biologique) et testé sur plus de 1 000 produits agroalimentaires par divers industriels et enseignes depuis octobre 2021. Parallèlement, d'autres initiatives, comme le Carbon-score, sont en phase de test en France pour évaluer l'impact carbone des produits. Cependant, de nombreux experts s'inquiètent de la multiplication des notations, craignant qu'elle ne génère de la confusion parmi les consommateurs.

Au niveau européen, une directive appelée Green Claims est en cours de préparation pour encadrer les pratiques de communication environnementale et contrer le greenwashing, qui consiste à exagérer les efforts environnementaux d'une organisation. Annoncée en mars 2023, cette directive vise à inciter les entreprises à fournir des preuves tangibles de leur engagement et à être plus précises dans leurs déclarations. Les entreprises devront présenter ces informations directement sur leurs supports publicitaires ou via un QR code, offrant aux consommateurs un accès à différentes données avant d'effectuer un achat.

Face à ces défis, les marques et distributeurs doivent se saisir de la question de l'Eco-score, en veillant à ce que les informations cruciales pour les consommateurs soient clairement affichées sur les fiches produit et qu'elles soient fiables et régulièrement mises à jour.